Pourquoi la CLIC utilise l’écriture inclusive ?

Certaines.ains trouvent que l’écriture inclusive, c’est moche, c’est illisible, c’est un combat contre notre belle langue, c’est un combat d’arrière garde, etc.

D’autres au contraire affirment qu’il s’agit là d’une lutte essentielle car la langue structure la pensée elle-même, et en l’absence de féminin dans la langue, le féminin est également absent de la pensée.

Concernant la lisibilité de l’écriture inclusive, tout d’abord, il faut souligner que l’écriture inclusive ne se limite pas au point médian, qui au passage n’est pas très simple à mettre en œuvre dans tous les logiciels de traitement de texte. Ici par exemple, dans le logiciel de traitement de texte inclus dans ce site wordpress, le point médian n’est pas facilement accessible et le plus simple consiste à en faire un copier coller depuis une autre page Internet ou depuis un traitement de texte “•” au risque d’avoir des problèmes de compatibilité entre les polices d’écriture.

Pour éviter ce type de difficultés, nous avons pris l’habitude sur ce site, comme les lectrices.eurs assidus.es que vous êtes s’en sont rendu.e compte, d’utiliser le “.” classique afin de faciliter l’écriture des autrices.eurs. Nous avons également pris l’habitude de placer le féminin en premier chaque fois que c’est pratique en laissant la liberté aux autrices.eurs d’adopter le style d’écriture inclusive qu’ielles souhaitent.

En effet, l’usage du point médian n’est que l’une des façons d’utiliser un langage “épicène“, c’est à dire qui cherche à éviter toute discrimination supposée par le langage ou l’écriture.

De nombreuses méthodes existent et pour beaucoup d’entre elles n’exigent pas de modifications des règles classiques édictées par l’académie française :

Les pratiques possibles :

  • L’emploi de formules englobantes : « la population française », « les droits humains » ;
  • L’emploi de mots épicènes, c’est-à-dire prenant la même forme aux deux genres ou pouvant désigner aussi bien des femmes que des hommes : parler d’« élèves du lycée » plutôt que de « lycéens », de « personnalité politique » plutôt que d’« homme politique », au risque d’une altération du sens lorsqu’il n’existe pas de terme épicène strictement équivalent au terme genré. Le genre d’un nom prenant la même forme au féminin et au masculin peut toutefois apparaître dans le contexte si ce nom est précédé d’un article au singulier (« un/une ministre ») ou lorsqu’il est accompagné d’un adjectif (« trois élèves doués/douées »), ce qui doit être pris en compte si on cherche à utiliser un langage non genré ;
  • La féminisation des noms de métiers : « bûcheronne », « développeuse » ;
  • Le doublet (ou double flexion) : « Français et Françaises », « toutes et tous », qui constituent en soi une forme de redondance ou de pléonasme.
  • Formes contractées (ou doublets abrégés) :
    1. l’emploi de parenthèses : « musicien(ne) ». Les parenthèses peuvent être également utilisées pour noter un pluriel facultatif : « le(s) musicien(ne)(s) » ;
    2. l’emploi du caractère “/” : « musicien/ne » ;
    3. l’emploi du E majuscule : « motivéEs »… Cette forme est fréquemment utilisée en allemand ;
    4. l’emploi du trait d’union : « musicien-ne-s », « motivé-e-s », et même l’article « un-e » ;
    5. l’emploi du point médian, semblable au trait d’union mais plus discret, avec ou sans un deuxième point45 : « musicien·nes » (ou « musicien·ne·s »), « motivé·es » (ou « motivé·e·s ») ;
    6. l’emploi du point, plus facile d’accès sur un clavier que le point médian, mais peut prêter à confusion : « musicien.ne.s », « motivé.e.s » ;
    7. la terminaison à deux genres : « acteurs/trices » ou « acteurs·trices ».

Pour aller plus loin nous vous proposons une petite sélection de France Culture sur le sujet du féminin dans la langue, ou encore cet émission qui explique que le “matrimoine” n’est pas un néologisme.

l’Épisode des couilles sur la table autour de la neurolinguistique et de l’écriture inclusive est également très utile pour comprendre comment fonctionne la langue et notre cerveau :

Vous y découvrirez notamment que le féminin était bel et bien présent dans la langue française pendant le moyen âge et que ce n’est que tardivement, entre le 17ème et le 19ème siècle que les attaques répétées contre la féminisation des fonctions et les règles du type “le masculin l’emporte”, vont finir par transformer notre langue pour en gommer le féminin, notamment grâce à l’enseignement obligatoire, qui va permettre la massification de règles de langages qui auparavant ne parvenaient pas à s’imposer face aux usages courants.

Et puis juste pour rire, en guise de conclusion pour celleux qui trouvent que l’écriture inclusive est illisible, nous avons un exercice pour vous :

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