
Mobilisations face à l’ouverture de poulaillers : bientôt 120 000 poulets de chair à Langoëlan, 178 000 à Plaudren, 192 000 à Néant-sur-Yvel, etc.
Le Plan de filière Volaille suscite une certaine indignation à bien des égards. Interpeler un élu ne prend qu’un instant.
A Langoëlan, deux bâtiments de 2200 m² vont sortir de terre dans cette petite commune de 450 habitants. 120 000 poulets y seront élevés tous les 45 jours pour produire entre 500 000 et 900 000 poulets par an. Le site de Langoëlan n’en est que le premier, mais plus d’une centaine de poulaillers seront construits, conformément au “plan de filière volaille de chair” présenté aux institutions nationales et régionales, à hauteur de 2,7 Milliards d’Euros d’investissements.
Cette pétition a déjà récolté plus de 75 000 signatures. Interpellons maintenant les responsables de ce modèle agricole.
Quelques axes :
- Conflit d’intérêt à la mairie : lien filial du nouveau maire et de l’entrepreneur (pas d’opposition politique dans cette commune de 450 habitants)
- Une poule aura la surface de vie d’une feuille A4.
- L’article de Reporterre indique qu’Olivier Allain y va aussi de sa déposition favorable au projet — même s’il se trompe sur le nom du porteur de projet.
- Enquête publique biaisée, la déposition d’un haut membre de l’exécutif régional pose question dans le cadre consultatif publique et constitue une forme de pression sur la commissaire-enquêtrice.
- Intimidations du lobby sur les journalistes qui lancent l’alerte.
- Les poulets sont sélectionnés tels que le développement de leur masse musculaire les empêche de se tenir.
- Chaque 45 jours, on moissonne, on nettoie le macérât de déjections, on charge les 120 000 prochains poulets.
- Ne crée pas d’emploi (1 temps plein et demie, occupé par le porteur du projet et son épouse).
- Production de poulet lourd (45 jours de croissance) destiné à la vente en France
- Le poulet léger (à peine 30 jours) est destiné lui à l’exportation sous label Volaille Française.
- Les 45 % de poulets importés consommé en France sont dus aux accords commerciaux en vigueur, et ce poulailler ne permettra pas par lui-même de réduire cette part.
- Question éthique de nos modèles de production, principalement en ferme-usine.
- Les Algues Vertes ne sont qu’un dommage collatéral de ce type d’élevage.
- Où sont les cochons bretons ?
- La MRAE souligne dans son rapport une confusion des enjeux relatifs au projet.
- Proximité immédiate d’une zone classée Natura2000.
- Préjudice direct pour la ferme biologique installée ici.
- Dérogations techniques accordées par dessus de la règlementation déjà bien large pour ces poulaillers.
- 91% des Français sont défavorables à l’élevage intensif des volailles (sondage Ifop de juin 2018)
- Larges mobilisations successives autour de ces projets.
- Ne sont spécifiées : ni la provenance des volailles, ni celle de leur nourriture. (Soja brésilien première cause mondiale de déforestation)
- Etude d’impact nulle et non avenue, elle omet entre autres 5,7 T d’ammoniaque par rotation diffusées directement dans l’air.
- Les conditions sanitaires inexistantes pour ces types d’élevage favorisent le développement d’épidémies transmissibles à l’homme, ce qui occasionne soit des abattages massifs, soit des restrictions ne contraignant que les éleveurs de volaille en plein-air à confiner leurs animaux.
- 192 000 poules… 192… 1 – 9 – 2 – POULE !
Ces projets reçoivent des subventions de la Région Bretagne, de l’État, et de l’Union Européenne dans le cadre de la Politique Agricole Commune, laquelle est désormais fermée aux débats citoyens pour la période 2021-2027.
La Confédération Paysanne fournit aussi un dossier spécial d’évaluation des conséquences socio-environnementales (désastreuses) de l’installation des poulaillers.
Voici ci-dessous un tableau issu du recueil des actes administratifs n°524, où l’on peut remarquer quelques dérogations supplémentaires. A l’heure de l’urgence écologique, alors que les scientifiques appellent à la rébellion, il devient pressant de refuser ce modèle d’élevage.
Objet de ces subventions : Investissements en bâtiment neufs en volailles de chair dans le cadre du plan volailles “bâtiment dynamique de 1200 m² et plus avec lumière naturelle”
RAA 524 – Délibération n° : 19_0207_09
NOM DU BÉNÉFICIAIRE | MONTANT ACCORDÉ |
DU MURETAIS 56430 NEANT SUR YVEL | 70 000 € |
EARL AVI’OUST 22320 ST MARTIN DES PRES | 50 000 € |
EARL BRANELLEC 29400 PLOUNEVENTER | 50 000 € |
EARL DE LA BRANCHE 35460 LES PORTES DU COGLAIS | 50 000 € |
EARL DE LESCONDE 22540 LOUARGAT | 50 000 € |
EARL DE ROZ HUEL 29590 ROSNOEN | 50 000 € |
EARL DE SAINT YVES 56320 PRIZIAC | 50 000 € |
EARL KERNANOUET 22800 ST GILDAS | 50 000 € |
EARL MOUCHOUX 35630 LA CHAPELLE CHAUSSEE | 50 000 € |
EARL TY LEZ 22210 COETLOGON | 50 000 € |
GAEC GALLOUEDEC 29410 ST THEGONNEC LOC EGUINER | 50 000 € |
GAEC LAURKAEL 35270 MEILLAC | 50 000 € |
GAEC LE DORZE 56500 PLUMELIN | 50 000 € |
GROUPEMENT AGRICOLE D’EXPLOITATION EN COMMUN GUILLAUME 22160 MAEL PESTIVIEN | 50 000 € |
LE GUYADER ERIC FRANCOIS 56240 BERNE | 50 000 € |
MAUDET BREIZH 56460 ST GUYOMARD | 50 000 € |
SARL DE KERICHEN 29250 PLOUGOULM | 50 000 € |
Ci-dessous, un exemple de courriel à titre indicatif :
A l’attention de Mr. Le Ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et de Mr le Président du Conseil Régional de la Bretagne, Loïg Chesnais-Girard.
Je vous écris aujourd’hui pour attirer votre attention sur la situation agrologique alarmante de la Bretagne, notamment le sujet des fermes usines qui alimentent l’Europe et le monde, mais aussi et surtout, et depuis de trop nombreuses années, les marées vertes.
Vous n’êtes certainement pas sans savoir que le plan de filière volaille de chair à lui seul prévoit 2,7 Milliards d’euros d’investissements dans des poulaillers neufs, aux quatre coins de la région, à commencer par le cas de l’implantation de deux bâtiments sur la commune de Langoëlan.
Le cas de ces poulaillers à Langoëlan n’est ni anecdotique, ni anodin, puisqu’il représente le premier poulailler du plan cité précédemment. J’attire également votre attention sur l’énorme conflit d’intérêt qui se joue dans cette petite commune du pays de Pontivy, dont le maire entrant en 2020, issu de la seule liste communale, est bel et bien le père de l’un des deux porteurs de projet.
La population bretonne est fermement opposée au projet et le fait savoir, par exemple avec cette pétition recueillant à l’heure actuelle plus de 75 000 signatures. Des personnalités locales engagées pour que cela ne puisse pas se faire subissent en retour intimidations, dépôts de plaintes mensongères et infondées, bousculades à vélo, tags de plaques et de bâtiments sur une propriété privée, etc, etc.
La PAC subventionne ce modèle agricole, au mépris de la contribution citoyenne exprimée lors des ouvertures quasi-décennales de consultations sur la prodigalité de ces aides financières.
La situation des animaux dans les élevages et les abattoirs choque et heurte l’opinion mais malheureusement, la contribution citoyenne et le développement des moyens de cette dernière sont bien trop peu encouragé.es et publicisé.es par rapport à la force d’influence, notamment sur votre personne, des lobbys de l’élevage. Surtout quand l’on sait que 91% des personnes sont opposées à l’élevage avicole dans de telles conditions (selon un sondage IFOP de 2008).
Je ne vous assènerai pas l’argumentaire détaillé, à moins que vous ne manquiez de données fiables et que vous me le demandiez expressément.
Ma demande à travers ce courriel peut trouver une réponse adaptée de deux façons différentes, et je vous tends la main pour que vous puissiez vous en saisir et faire face à vos responsabilités :
La première serait de faire appliquer en l’état les mesures issues de la convention citoyenne pour le climat en matière d’agroécologie, qui en constituent l’objectif n°2 “Se Nourrir, développer les pratiques agroécologiques” et qui sont disponibles à cette adresse :
https://propositions.conventioncitoyennepourleclimat.fr/pdf/pr/ccc-senourrir-developper-les-pratiques-agroecologiques.pdf
La seconde serait l’organisation publicisée en Bretagne d’une grande agora démocratique en matière d’élevage intensif, et dont l’intention est de redéfinir et faire appliquer une ligne directrice soutenable en matière de production carnée.
Entre le rapport spécifique de la MRAE (Mission Régionale d’Autorité Environnementale) sur la confusion des enjeux relatifs au projet de Langoëlan et les nombreux cris d’alarme concernant les conditions de vie de ces animaux sentients, pouvons-nous tolérer l’humour acide, révélateur et douteux des porteurs du projet de Néant-sur-Yvel, qui s’exprime dans le choix numéraire d’installer précisément 192 000 poules dans un poulailler (1.9.2. poules // Un œuf de poule !!) ? Le facteur 1000 est aussi un bon indicateur du niveau d’indécence de cette farce.
En vous souhaitant bonne réception de ce message, je reste à votre disposition pour échanger plus profondément.
Bien cordialement,
Axel Lopez
ax*****@********.com
07 ** ** 86 13
Voici nos 6 conseils pour une action de lobbying efficace :
- Se documenter sur le sujet que l’on cherche à défendre.
- Trouvez les associations qui œuvrent dans le même sens. (Confédération Paysanne 56, Eaux et Rivières de Bretagne, Extinction Rébellion…)
- Trouver ses conseillers régionaux et/ou Trouver son.sa député.e.
- Soyez percutant ! Nous recommandons l’approche suivante en 3 phrases :
- Décrivez la situation
- Proposez une solution
- Assénez un argument massue
- Relancez vos élus par un coup de téléphone, ici pour les conseillers régionaux bretons, ici pour les députés
- N’hésitez pas non plus par la suite à relancer sur les réseaux sociaux.