Jeux d’influence est une série d’Arté en 6 épisodes qui décrit précisément les mécanismes mis en œuvre par l’industrie agro-alimentaire et l’agro-chimie afin de continuer à utiliser des produits phytosanitaires pourtant extrêmement nocifs pour la santé et l’environnement.
Le Synopsis :
Dans le centre de la France, un agriculteur, Michel Villeneuve, est retrouvé inanimé au pied de son tracteur. On lui diagnostique une leucémie, liée à l’utilisation d’un désherbant produit par la multinationale Saskia. Le député Guillaume Delpierre, ami d’enfance de Villeneuve, s’engage à déposer un amendement pour faire interdire ce produit. Mais le PDG de Saskia mandate un redoutable lobbyiste, Mathieu Bowman, pour contrer son projet. Bowman, quant à lui, engage Claire Lansel, une ex-journaliste politique au riche carnet d’adresses, pour l’aider à manœuvrer en coulisses. C’est alors que le directeur marketing de Saskia, Didier Forrest, est retrouvé noyé dans la Seine.
Les lobbies au cœur du jeu
Jean-Xavier de Lestrade s’est fait un nom grâce à des documentaires haletants consacrés à la machine judiciaire américaine (Un coupable idéal, Soupçons). Ses fictions se penchent sur d’autres dysfonctionnements, sociétaux, familiaux, en prenant toujours le réel comme point de départ. Jeux d’influence fait ainsi écho au récent et long combat de l’agriculteur Paul François contre la société Monsanto, responsable selon lui de son empoisonnement. Mais la forme chorale du récit lui permet d’élargir le spectre de l’analyse en explorant les relations qui se tissent entre les mondes industriel et politique par l’entremise des lobbies avec conflits d’intérêts, manœuvres et collusions diverses au programme. Loin de tout cynisme, la série décrit un monde avant tout complexe, vaste zone grise où des personnages tiraillés entre plusieurs forces luttent pour faire exister leur parole et leurs convictions. Solidement documentée et portée par une troupe de comédiens habités, Jeux d’influence interroge le sens de l’action politique et de l’engagement individuel, entre réalisme et romanesque, observation et émotion.
À retrouver jusqu’au 26 juillet 2019 sur :